Que signifie I=I dans le cas du VIH ?

I=I renvoie aux initiales des mots Indétectable et Intransmissible (en anglais U=U Undetectable & Untransmittable). Il s’agit d’un fait scientifique dûment établi qui change tout ce que nous savions sur le VIH et les modes de transmission du virus, puisqu’il soutient et démontre qu’une personne vivant avec le VIH, mais qui  suit une thérapie antirétrovirale qui lui a permis d’atteindre une charge virale indétectable dans son sang pendant 6 mois au moins, ne peut pas de fait transmettre le virus à un partenaire sexuel, même en cas de rapport sexuel non protégé.

 

Qu’est-ce que la charge virale indétectable ?

Le terme charge virale renvoie à la quantité du virus VIH que l’on trouve dans le sang d’une personne séropositive.

En général, plus la charge virale est élevée, plus grande est la probabilité de transmettre le virus. Le traitement antirétroviral que suivent les personnes séropositives peut réduire la charge virale d’une personne à moins de 40 copies/ml de sang. Dans ce cas-là, nous disons qu’elles ont obtenu une « charge virale indétectable » et qu’elles ne peuvent plus transmettre le virus à d’autres personnes, en améliorant en même temps leur propre santé.

La « charge virale indétectable » ne signifie pas que le virus a disparu de l’organisme de la personne séropositive. C’est pourquoi le fait de suivre le traitement avec exactitude et les contrôles périodiques pour mesurer la charge virale sont extrêmement importants pour la réussite et le contrôle de l’efficacité du traitement.

Que faut-il entendre par le terme « Traitement comme prévention » du VIH ?

Par le terme « Traitement comme prévention » (TasP, de l’anglais Treatment as Prevention), on entend l’impact du traitement antirétroviral non seulement sur la santé de la personne séropositive qui le suit, mais aussi la réduction importante de la probabilité de transmettre le virus à de tierces personnes, soit lors d’un rapport sexuel, soit en partageant du matériel lors de l’utilisation de substances par voie intraveineuse, soit dans la zone périgénitale.

Le traitement antirétroviral bloque la reproduction du VIH dans le sang, dans le liquide séminal, vaginal ou anal, et finalement diminue de risque de transmission du virus. Lorsque le virus présent dans le sang atteint des taux indétectables, le risque de transmission par voie sexuelle est pratiquement nul.

 

Le VIH est-il indétectable chez toutes les personnes qui suivent un traitement antirétroviral ?

Dans leur écrasante majorité, les formes de traitement antirétroviral permettent d’atteindre une charge virale indétectable dans un délai de 6 mois, pour autant qu’elles soient prises conformément aux indications du médecin.

Chez les personnes qui ont une charge virale indétectable depuis une année au moins ou depuis plus longtemps encore, et qui suivent scrupuleusement le traitement, il est improbable que le virus se reproduise. Si cela devait se produire, on utilise le terme « échec du traitement » (treatment or virological failure), échec qui est toutefois extrêmement rare après un blocage prolongé du virus et qui est dû en général à une mauvaise application du traitement antirétroviral.